Amadou et Mariam

@amadouetmariam
Chez Amadou & Mariam, point d’universalisme bon teint à l’horizon. Non, c’est même tout l’inverse qu’ils indiquent dans chacune de leurs chansons, dans la moindre inflexion. Eux ont pris le pari de la « diversalité » comme diapason de leurs intentions. Pas de malentendu possible : pour eux, la musique de l’autre, c’était bien entendu un peu la nôtre. Et leur terre, ce Mali qu’Albakaye Kounta, poète de Tombouctou, qualifie de « pays du centre », c’est aussi la vôtre. Un empire de sons qui fut un terrain d’entente depuis des siècles, de rencontres et de brassage entre races, ethnies et religions, qui est depuis quinze ans l’un des centres attractifs de la musique globalisée. Et c’est encore et toujours là que le couple puise son inspiration, une source vive qu’ils alimentent au-delà de leur terroir. Telle est la force de Folila, qui frappe d’emblée : encré dans leurs racines, ce nouvel album témoigne toujours plus d’une ouverture sur le monde des musiques, sans exclusive. Cette dualité renvoie à la méthode qui a présidé aux sessions, réalisées en deux temps. De quoi assouvir pleinement leur don d’ubiquité.
Pouvait-on imaginer alors qu’ils foulaient la scène des Transmusicales de Rennes en 1998, que dix ans plus tard Calexico, combo venu des plaines d’Arizona, se convertirait tout de go aux « plaisirs émouvants de ces deux coeurs essentiels à ce monde », à leur « style hypnotique, des spirales de guitare qui soutiennent des chansons sociales, personnelles, politiques »… L’improbable épopée est devenue une imparable leçon à méditer : impossible de s’entendre sur cette planète en oubliant ce qui fonde nos différences.
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