Murcof - Rostro

  • il y a 17 ans
Murcof, un autre grand artiste d'électro minimaliste qui a composé les musiques du trio Murcof-Singh-Truffaz
Voici une petite interview du trio après le concert de Nantes que j'ai été voir.

Une grande première pour tous, et un résultat plutôt positif.Une rencontre à l’initiative d ’Eric Truffaz
Dans la halle, la fosse a un peu de mal à se remplir. L’irruption footballistique ayant cessé dans la grande salle, la foule s’est déplacée pour assister à la suite du match, projeté sous le chapiteau. Les quelques amateurs qui y étaient ont tout de même su apprécier leur talent. Lors du solo de Talvin Singh, la foule est restée immobile,incapable de le quitter du regard, tous curieux des Tablas : percussion indiennes aux sonorités et aux timbres multiples. Cette démonstration proche du tour de force pour les novices lui a valu un tonnerre d’applaudissements.

Erik Truffaz joue de la trompette comme il respire. Dès l’âge de six ans, il apprend à lire la musique et à sept ans, il reproduit à l’oreille "quelques mélodies entendues à la radio". A huit ans il accompagne sur scène son père alors directeur d’un orchestre de danse. De musique en musique et de concerts en concerts, Erik Truffaz, originaire de Suisse, se rend au Mexique où il découvre l’ univers Electro-planant de Murcof. L’entente est radicale et hop ! les voilà sur la scène de Scopitone, où ils élaborent à la fois précieusement et spontanément un live expérimental, rare et créatif, né d’un choc entre l’atmosphère éléctro de Murcof, le jazz de Truffaz et les percussions de l’anglo-indien Talvin Singh.

Comment s’est passée votre collaboration artistique ?

Truffaz : je travaille depuis quelque temps à distance avec Murcof. J’ ai découvert son travail au cours d’un voyage au Mexique et de retour chez moi, j’ai composé des airs de trompette et les lui ai envoyés. A partir de là, on a commencé à travailler ensemble. Pour le festival nous avons contacté Talvin Sing qui a directement accepté de former ce trio et de mettre son jeu de percussion à contribution d’une nouvelle composition musicale. Nous répétons depuis quelques jours seulement. Murcof et moi avions déjà beaucoup travaillé tous les deux et en ce qui concerne Talvin, il s’est joint à nous en improvisant.

Qu’en avez-vous pensé ?

On est tous très heureux d’avoir participé à Scopitone, on a pris un réel plaisir à jouer et on a été bien reçus. C’est toujours intéressant de créer une musique et de la faire partager à un public.

Durant le concert, des images sont projetées, parlez-nous du visuel...

Murcof : Je l’ai réalisé à partir de vidéos personnelles. Elles sont minimalistes, et ce à l’image de ma musique. Seuls quelques éléments reviennent souvent : la mer, les arbres et une maison bretonne !

Est-t-il vrai que le Tablâ est un instrument très compliqué à manier ?

Talvin Singh : Oui, c’est une des percussions les plus difficiles à maîtriser car les doigts, la paume et le poignet sont en action, alors que sur les autres percussions, les poignets n’interviennent pas. Le fait que tous ces membres soient utilisés offre la possibilité d’obtenir une grande variété de sonorités. Aiguës ou graves, sèches ou profondes. D’autre part, le tablâ est un instrument très spirituel dont les phrasés fonctionnent comme un réel langage. J’y ai été formé auprès de Ustaad Laxman Singh, un maître du Punjabi Gharana : un style de percussions originaire du Penjab en Inde.

Qu’envisagez-vous pour la suite ?

Nous jouons demain au festival de jazz à Montreux et pourquoi pas un album pour l’avenir...

Que nous attendrons vivement !

Propos recueillis par Hélène TAMALET