L' Attente et l'absence
  • il y a 3 mois
Dans des coins fort perdus, au Liban, la nature abandonnée, fortement délaissée, est le plus souvent ignorée par le promeneur tenté de s'y risquer pour la découvrir car dans l'ombre des sous-bois s'y devinent souvent des sentiers qui se perdent peuplés de tant de mystères semble t-il. Ala longue, séduit par l'étrangeté des lieux, le spectacle réellement pathétique d' une désolation fort muette, on ne peut s'empêcher de vouloir emprunter quelques-uns de ces sentiers qu'on aperçoit au risque de s'y perdre. C'est avec une crainte ou une certaine curiosité justifiée par la vision inattendue de dalles toutes blanches couvertes de branchages et de mousse verdâtre sur des inscriptions à peine déchiffrables qu'une telle découverte vous incite à avancer sans plus tarder. Vos pas sont hésitants mais les fils distendus d'une mémoire trop souvent malmenée se tissent et se renouent immanquablement.
Au gré des pierres sur lesquelles on bute s’annoncent des images de son enfance plus ou moins nettes, vivifiantes, des rires et sourires ou encore quelques visages d'antan disparus et parfois des amours disparus rivés à des passages balbutiants de sa jeunesse. Certains jalons de son périple de vie réapparaissent miraculeusement. Cs derniers apparemment perdus redevenus familiers surgissent. Ils s'empresseront vite d'ailleurs de s’épanouir sous vos yeux. Même éparpillés, ils se rejoignent étonnamment avec un rare bonheur. Finalement, après tant de chemins pris au hasard, ils finissent par briser le silence des frondaisons épaisses et sous les cimes entrouvertes par la brise, ils font résonner puissamment les battements du coeur.

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