Junk Head : un examen des exploits cyberpunk

  • il y a 2 ans
Découvrez la critique du film Junk Head de Takahide Hori, plus qu'un succès en festival, même s'il a gagné des habitués à l'Étrange Film Festival et à Gérardmer, Junk
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Plus qu'une sensation festive, Junk Head est une véritable réussite, même s'il marque un habitué d'Étrange et de Gérardmer. Conçu, animé, sonorisé, photographié, monté et réalisé par Takahide Hori, qui lui a accordé un rare abandon au fil des ans, il est miraculeusement arrivé en France grâce au marchand UFO, qui porte sûrement son nom. Les fans de stop-motion ne devraient manquer aucun événement dans le monde.

le travail de la vie

Junk Head est la preuve cinématographique que les films peuvent changer des vies, ou du moins que le fandom peut inspirer la créativité. Takahide Hori a travaillé dans le design d'intérieur avant de travailler sur l'animation en stop-motion, la seule technique qui lui permettait de passer derrière la caméra sans sacrifier la solitude. Il témoigne du virage artistique en étant "vraiment accro au cinéma". Et a passé 4 ans seul à réaliser un court métrage intitulé Junk Head 1, que le cinéaste autodidacte a posté sur YouTube.

Après quelques mots du festival et de nombreux éloges plus tard, il entreprend d'adapter la prose en long métrage en 2015, avec le soutien de ses producteurs, impressionnés par son talent. Les origines de Junk Head en font naturellement une pièce unique. Au-delà des films strictement réalisés, puisqu'il relève d'une approche personnelle, c'est un dérivé d'un fétichisme obsessionnel qui échappe à une grande partie des besoins de l'industrie. Le spectacle est amateur, il y a donc des irrégularités partout, ce qui témoigne en premier lieu de son savoir-faire.

Des monstres, des monstres et encore des monstres

La candeur artistique de Hori le distingue de tout dans le genre, ne serait-ce que techniquement. L'exemple le plus évident : novice dans le standard de l'animation image par image, le réalisateur a décidé de tourner à la vitesse d'un film d'action réelle, 24 images par seconde. Cependant, cette technique permet de réduire la vitesse requise pour une productivité raisonnable. Un tel choix signifie que le boulot devient énorme : Junk Head prend 140 000 clichés et 7 ans de travail, 4 ans d'autonomie complète comptant tout en exerçant une activité professionnelle !

Il en résulte une impression de dé-fluidité qui compense largement le plateau forcément déséquilibré, une aventure en mouvement dont l'animation colle bien à cet univers de robots et de mutants, en constante évolution.

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