Mahler -Thème de la 1ère symphonie-Bo du film "merci pour le chocolat"(piano solo)

  • il y a 7 ans
J’ai eu un « coup de cœur » pour un passage de Mahler joué au piano dans le film de Claude Chabrol « Merci pour le chocolat » réalisé en 2000, polar adapté d’un roman de Charlotte Armstrong. Et je tenais depuis un bon petit moment à le restituer au piano dans cet arrangement de Ricardo Castro, pianiste brésilien qui double Dutronc dans le film.

Chabrol aime beaucoup la musique Il est un grand mélomane (son fils est compositeur) Et ce film est « rythmé par la musique et non par l’intrigue »selon Chabrol et précède la mise en scène tellement elle a une place importante (C’est un personnage à part entière !)
Et c’est vrai que l’on entend beaucoup de musique classique au piano dans « merci pour le chocolat » : surtout « funérailles de Liszt » qui revient plusieurs , Debussy et enfin Mahler dans une scène clé du film
Jouée par le pianiste brésilien Riccardo Castro qui double Dutronc et dans une transcription de lui, elle accompagne la longue séquence du flashback du soir du premier accident Selon les propres mots de Chabrol « à la fois Le nœud du film et aussi au niveau du style qu’il a voulu lui donner »
Une scène vraiment troublante avec le mouvement lent d’Isabelle Hupert qui crée une impression d’adagio renforcé par les notes de Mahler.
Polonski quand à lui plongé dans sa musique ne voit pas la détresse de Mika et ses frustrations,ne perçoit pas la chose terrible qui se prépare derrière son dos !

Concernant l’œuvre de Mahler en elle-même il s’agit de la première symphonie « titan » (appelée au départ poème symphonique) composée en 1888 alors que Mahler avait 28 ans
Ce sont ses déceptions sentimentales qui ont inspiré un grand nombre de ses œuvres et c’est le cas de celle-ci: ici son amour malheureux pour Marion Von Weber, l’épouse du petit fils de Weber, le plonge dans le désespoir et déclenche le processus de la création pour cette œuvre.
« ces émotions avaient atteint en moi un tel degré de violence qu’elles ont jailli tout d’un coup comme un torrent impétueux «
Une œuvre incomprise en son temps car hardie pour l’époque.
Au milieu du 4ème mvt « allegro furioso » avec son déchainement infernal qui fait un peu penser à Berlioz ou Liszt,( «l'éclatement subit de la désespérance d'un coeur profondément blessé» selon Mahler) on a un moment de grace avec un thème plus apaisé ,très lyrique, très doux qui devient peu à peu passionné.
Je vous présente je le sais un tout petit extrait (2 minutes à peine) d’une œuvre immense mais cela fait déjà je trouve un morceau de piano très agréable à jouer qui permet tout comme l’adagietto de la 5ème symphonie de se sensibiliser à l’œuvre plutot ardue de ce compositeur !

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