La ville de Vincennes demande aux artistes de la cité industrielle rue de la Jarry de partir pour le 31 décembre 2015

  • il y a 8 ans
La ville de Vincennes demande aux artistes de la cité industrielle rue de la Jarry de partir pour le 31 décembre 2015.
C'est un tournant pour la ville de Vincennes. Après plus de 10 ans de discussions, de négociations et 8 ans de procédure juridique, la ville devient propriétaire de la Cité industrielle, ce bâtiment de 45 000 m² sur 6 niveaux implanté entre les rues Defrance et de la Jarry, devenu au fil du temps le plus gros squat d'Ile-de-France.« C'est une bonne nouvelle, déclare Laurent Lafon, maire (UDI) et président du Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) créé avec Fontenay (la ville communiste limitrophe). Ceci montre que la persévérance des collectivités a payé, et ce malgré les clivages politiques. Et que l'on va enfin récupérer ce site pour réaliser le projet initial important qu'est le lycée… »Le projet n'est en effet pas nouveau, Vincennes tient depuis longtemps à désengorger le lycée Hector-Berlioz situé au sud-ouest de la ville pour construire un nouveau lycée à l'est de la commune. Le futur établissement sera, lui, couplé avec des logements de fonction et un gymnase ; ce dernier à la charge unique de la ville.« L'acquisition de la Cité nous a coûté 25 M€, précise Laurent Lafon. Mais le coût sera moins important pour notre ville puisqu'il sera partagé avec Fontenay et Saint-Mandé auquel s'ajoute la participation de la région. » Les négociations ont été difficiles et longues. Plusieurs copropriétaires se partageaient les lieux : 95 % du site appartenaient à deux familles : Mensah et Dornacher ; le reste à cinq petits copropriétaires. Ils louaient leurs locaux le plus souvent à des artistes et artisans côtoyant d'autres « locataires » sans bail. L'ensemble d'aujourd'hui, véritable labyrinthe de couloirs, lofts, ateliers, chambres, studios, cuisines, est loin de la vocation première de la Cité qui accueillait moult ouvriers des petites imprimeries, usine à biscuits, laboratoire pharmaceutique, usine de fabrication d'équipements radiologiques dont les noms apparaissent encore sur la façade blanche de la Cité.« La prochaine étape sera celle de la libération des lieux, déclare Laurent Lafon. Nous tiendrons compte d'un délai raisonnable pour le déménagement des gens ».Les voisins de la Cité, eux, sont ravis de la nouvelle. « J'ai emménagé en face de la Cité il y a un mois et c'est difficile d'ouvrir les fenêtres ! », avoue Georgina Méliot. « Chaque week-end, nous subissons des nuisances sonores, musique et motos, confirme Guy Genet, habitant rue de la Jarry depuis 76 ans. Il nous faudra encore être patient durant les travaux de démolition ». Pour le moment, aucune date n'est fixée.11 ans de procédures Janvier 2004. Premier arrêté de péril déposé par la ville devant l'état d'abandon et de dégradation du bâtiment, à l'abandon depuis plusieurs années.2004. Révision du Plan d'occupation des sols afin de réserver l'emplacement pour l'édification d'un lycée.2005. La ville envisage une première offre d'indemnité d'expropriation d'un montant s'élevant à 3,2 M€.2007. Acquisition déclarée d'utilité publique et début des procédures d'expropriation qui ont fait l'objet de plusieurs recours.2008. Lancement des procédures de négociation amiable.2009. Création d'un Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) constitué avec Fontenay en vue de l'achat de la parcelle.Juillet 2011. Le juge de l'expropriation fixe l'indemnité à 22 M€.Novembre 2013. Protocole d'accord signé entre le Sivu et le liquidateur judiciaire des sociétés gérantes des trois quarts du site destiné à l'acquisition et la gestion foncière de la parcelle.2015. Fin des négociations. La ville est propriétaire des lieux.

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