Porno pour tous : émancipation, ou contrainte ?

  • il y a 10 ans
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Le porno en ligne gratuit, et à portée de tous, a-t-il modifié les pratiques sexuelles ? A-t-il imposé, notamment aux adolescent(e)s, des modèles comportementaux contraignants, ou est-il au contraire émancipateur, en ouvrant l'éventail des choix, et en aidant chacun à découvrir ses propres préférences sexuelles ?

Vaste question, à laquelle nos invités apportent des réponses contrastées, dont ressort ce constat : il n'y a pas "un" porno en ligne, mais tout un éventail de productions, marchandes ou gratuites, stéréotypées ou innovatrices, sexistes ou "éthiques". Si la drague géolocalisée "à la Grinder" conduit aujourd'hui à une "autopornification", il est a contrario plus facile qu'avant Internet d'accéder à du porno transexuel, ou lesbien. Certes, la fellation est pratiquée plus jeune, le "répertoire sexuel" s'est élargi, mais l'âge moyen du premier rapport "pénétratif" n'a guère changé depuis quarante ans.

S'il est un domaine dans lequel le numérique a tout changé, c'est celui des conditions économiques de production : le porno numérique, c'est aussi le règne du travail précaire, et pour les comédiens et comédiennes, une baisse du montant des cachets par tournage. Sous l'apparence d'une éthique du don, la réalité d'une "extraction de pluvalue", comme le dit un de nos invités.

Autour de ces sujets, dialoguent trois invités, Fred Pailler, doctorant en sociologie, qui a notamment coordonné un numéro de la revue Hermès, Florian Voros, sociologue, membre de la revue Pornstudies, qui a co-dirigé le numéro 9 de la revue Poli, et Jizzkov, contributeur du site d'information sur la production de contenus sexuels Le Tag parfait. Pourquoi ce titre ? Il l'explique sur le plateau, pour amorcer le débat !